La solution
En Tanzanie, la déforestation massive et la fragmentation des aires protégées, avec notamment plus de 400 000 hectares de forêts perdus chaque année, menacent gravement les habitats naturels de nombreuses espèces, notamment l’éléphant de savane. Cette situation alarmante a entraîné une diminution de 60 % de leur population en seulement 50 ans, tout en aggravant les conflits avec les communautés humaines, causant la mort d'environ 200 éléphanteaux par an. Ceux qui survivent nécessitent souvent plus de dix ans de soins avant d’être relâchés, mais un grand nombre d'entre eux ne peuvent être pris en charge en raison du manque criant de centres spécialisés adaptés.
Pour répondre à cette urgence, le projet propose de former directement les rangers des parcs nationaux, ainsi que les enseignants et étudiants en gestion de la faune, aux gestes de premiers secours afin d’intervenir rapidement auprès des éléphants en détresse. L'objectif est de réhydrater et, si possible, de réunir les éléphanteaux blessés ou orphelins à leur troupeau dans les 48 heures, car leurs chances de survie diminuent drastiquement au-delà de ce délai.
En parallèle, des ateliers communautaires seront menés pour s’attaquer aux causes profondes des conflits homme-éléphant, en promouvant des pratiques agricoles durables et des méthodes de dissuasion adaptées aux réalités locales.
Dans la zone de conservation d’Enduimet, un corridor de migration stratégique situé sur les pentes du Kilimanjaro, particulièrement touché par ces conflits, des stratégies concrètes de coexistence seront mises en œuvre en étroite collaboration avec les communautés locales. En partenariat avec les autorités tanzaniennes, le WWF Tanzanie et le refuge Makoa, cette initiative vise à renforcer les capacités de sauvetage, à restaurer le lien entre les populations et la faune, et à bâtir les fondations d’un avenir où la conservation de la biodiversité rime avec développement rural durable.