UNIVERS-SEL contribue au développement d’une agriculture paysanne durable en zones de mangrove par des échanges de savoir-faire basés sur l’expertise des producteurs de sel de Guérande (paludiers). Nous codéveloppons des techniques de production appropriées, peu coûteuses, facilement appropriables et respectueuses de l’environnement qui s’appuie sur les pratiques paysannes endogènes.

En Guinée-Bissau, comme très souvent en Afrique de l’Ouest, la technique traditionnelle de production du sel consiste à gratter des terres salées en bordure de mangrove pour en extraire une saumure après filtration.

Cette saumure est ensuite cuite dans des récipients en métal appelés tankis. Fortement consommatrice de bois de cuisson (3t de bois pour chaque tonne de sel produite), cette technique exerce une importante pression sur la ressource ligneuse de mangrove et terrestre et provoque des gênes aux yeux et dans les voies respiratoires chez les productrices à cause de l’inhalation de particules fines et de chlore présents dans les fumées de cuisson.

Pour répondre à cette situation, le projet propose aux productrices de sel une technique de production alternative innovante, peu coûteuse, basée sur les savoirs endogènes et facilement appropriable.

L’alternative proposée se base sur les mêmes premières étapes : grattage de terres salées et filtration. Cependant, au lieu de faire cuire la saumure, il s’agit ici de la verser sur une bâche pour laisser les énergies solaire et éolienne évaporer l’eau pour extraire le sel. Cette technique, simple et efficace, permet de supprimer complètement la combustion du bois, tout en préservant un puits naturel à carbone, la forêt.

Ainsi, sur l’ensemble du processus de production, 99% des émissions de gaz à effet de serre sont évitées, les forêts de mangrove et terrestres environnantes sont préservées, les coûts de production sont réduits, les fumées nocives ne sont plus inhalées, et la productivité horaire est augmentée d’au moins 30%.

Au-delà de l’accompagnement technique, le projet agit aussi pour renforcer la résilience des populations face aux dérèglements climatiques au travers de formations transversales, de renforcements des connaissances sur leur environnement et d’un accompagnement dans la gouvernance des productrices.